Jésus est vraiment humiliant. Avec lui, on ne peut jamais être content ou satisfait de soi. Il faut toujours se rabaisser, se dire : « Je ne suis qu’un misérable ver de terre. » On comprend pourquoi il y a tellement de gens qui fuient l’Église. Et il y en a tout autant qui critiquent la foi chrétienne parce qu’elle semble s’opposer à l’épanouissement humain.
Pour répondre à cette objection, regardons un instant quel est le modèle de l’homme humble dans l’Ancien Testament.Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est David, le roi David.Comment cela ? David, n’est-ce pas celui qui a unifié les douze tribus d’Israël, qui a assuré la paix aux frontières, qui a établi Jérusalem comme capitale de ce nouvel état et qui y a installé l’Arche d’Alliance ?
Comment peut-on imaginer qu’un chef de guerre et un chef d’État aussi important puisse être présenté comme un modèle d’humilité ?
Tout simplement parce qu’il s’est reconnu coupable d’adultère et de meurtre. Il avait été séduit par la beauté de Bethsabée et il avait fait tuer son pauvre mari, innocent de toute cette turpitude. Cela n’avait rien de naturel, ni de normal qu’un homme aussi important que David se reconnaisse soumis à la loi de Dieu malgré tout son pouvoir. On le voit maintenant dans le monde : il y a des dirigeants politiques qui se lancent dans la guerre, qui massacrent des femmes et des enfants et qui se considèrent au-dessus de toutes les lois morales et internationales.
On comprend mieux alors que l’humilité ne consiste pas à se marcher sur les pieds, en disant : « Je ne peux pas, je n’ose pas. » Mais cela consiste à développer toutes nos facultés, tous nos dons non pas pour mieux écraser les autres, mais réaliser le plan de Dieu. David avait été choisi par le Seigneur pour faire de son peuple une grande nation. Cela ne lui donnait pas le droit de satisfaire toutes ses envies et toutes ses lubies.