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Répertoire
Philippe Henne
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22ème Dimanche ordinaire

« Qui s’élève sera abaissé »

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Statue du roi David, Tübingen - crédit photo : wikimedia commons

Jésus est vraiment humiliant. Avec lui, on ne peut jamais être content ou satisfait de soi. Il faut toujours se rabaisser, se dire : « Je ne suis qu’un misérable ver de terre. » On comprend pourquoi il y a tellement de gens qui fuient l’Église. Et il y en a tout autant qui critiquent la foi chrétienne parce qu’elle semble s’opposer à l’épanouissement humain.

Pour répondre à cette objection, regardons un instant quel est le modèle de l’homme humble dans l’Ancien Testament.Aussi étonnant que cela puisse paraître, c’est David, le roi David.Comment cela ? David, n’est-ce pas celui qui a unifié les douze tribus d’Israël, qui a assuré la paix aux frontières, qui a établi Jérusalem comme capitale de ce nouvel état et qui y a installé l’Arche d’Alliance ?

Comment peut-on imaginer qu’un chef de guerre et un chef d’État aussi important puisse être présenté comme un modèle d’humilité ?

Tout simplement parce qu’il s’est reconnu coupable d’adultère et de meurtre. Il avait été séduit par la beauté de Bethsabée et il avait fait tuer son pauvre mari, innocent de toute cette turpitude. Cela n’avait rien de naturel, ni de normal qu’un homme aussi important que David se reconnaisse soumis à la loi de Dieu malgré tout son pouvoir. On le voit maintenant dans le monde : il y a des dirigeants politiques qui se lancent dans la guerre, qui massacrent des femmes et des enfants et qui se considèrent au-dessus de toutes les lois morales et internationales.

On comprend mieux alors que l’humilité ne consiste pas à se marcher sur les pieds, en disant : « Je ne peux pas, je n’ose pas. » Mais cela consiste à développer toutes nos facultés, tous nos dons non pas pour mieux écraser les autres, mais réaliser le plan de Dieu. David avait été choisi par le Seigneur pour faire de son peuple une grande nation. Cela ne lui donnait pas le droit de satisfaire toutes ses envies et toutes ses lubies.

Cela lui donnait le devoir de chercher la volonté de Dieu dans toutes ses grandes entreprises.

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Crédit photo : Pixabay

Nous sommes placés devant le même défi. Dieu nous a confié la création.

Ce n’est pas pour la détruire, mais pour en partager les richesses avec tous ses habitants. Le pape François l’avait bien montré dans son encyclique Laudato si : en exploitant abusivement les richesses naturelles, nous abimons la nature et nous empêchons beaucoup d’hommes et de femmes de pouvoir utiliser ces richesses.

Une autre personne est bien entendu le parfait exemple de l’humilité : c’est la Vierge Marie. Elle était tout étonnée que le Seigneur se soit penchée sur elle et l’ait choisie pour être la mère de son Fils. Elle n’avait rien fait pour mériter cela. Nous aussi, prenons conscience que la foi chrétienne est un superbe cadeau et que nous n’avons rien fait qui puisse nous faire mériter l’amour de Dieu pour chacun d’entre nous.

Alors, disons avec Marie et tous les saints : « Merci, Seigneur, pour la confiance que tu me donnes. Cela me permet d’oser vivre et entreprendre. Cela me permet aussi de faire confiance aux autres et de les aider à vivre comme de vrais enfants de Dieu. »

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Annonciation, Walsingham - crédit photo : Lawrence Lew op