Les dix lépreux sont guéris de leur terrible maladie, mais un seul est proclamé sauvé. Jésus le dit lui-même : « Relève-toi et va : ta foi t’a sauvé. » Le lépreux était déjà guéri. Qu’est-ce que cela veut dire : « Ta foi t’a sauvé. »?
Jésus avait envoyé les dix lépreux chez les prêtres pour que, conformément aux lois de l’Ancien Testament (Lévitique 14), ils montrent qu’ils sont bien guéris et qu’ils ont ainsi à nouveau le droit de vivre avec les autres dans le village, et non plus à l’écart, loin de tout contact avec les gens sains pour éviter toute contagion. Or, en cours de route, les dix lépreux furent purifiés. Ils pouvaient donc réintégrer la société. Que demander de plus ? Rien.
Et pourtant le dixième lépreux, le Samaritain, reçut quelque chose de plus : le salut.
Et le salut, dans ce cas-ci, consistait à pouvoir dire merci. La gratitude n’est pas une qualité si bien répandue. Les parents et les enseignants se plaignent, souvent à juste titre, de l’ingratitude de leurs enfants. Ceux-ci sont souvent durs et exigeants, rarement satisfaits, toujours en train de réclamer plus. C’est vrai : les parents, comme les éducateurs, ne sont pas parfaits. Ils donnent ce qu’ils peuvent et même souvent le meilleur d’eux-mêmes.
C’est comme dans un couple. Aucun des conjoints n’est parfait et personne ne peut pas attendre que l’autre soit sans défaut. Alors que reste-t-il, si ce n’est dire merci aux parents, aux enseignants et à son conjoint ?
Dire merci tout simplement parce qu’ils sont là et que, par leur présence, ils donnent un sens à notre vie.
Leur présence est un signe d’amour, maladroit peut-être, mais un signe d’attention, de bienveillance et, après bien des années, de complicité.