Jésus ne manque pas de toupet.
Il voit un homme juché sur un arbre et il lui dit : « Je passe chez toi. Prépare-moi à manger. » La situation est ridicule : un homme, un adulte, monte, comme un gamin, sur un arbre pour voir passer quelqu’un. Ce n’est pas sérieux, d’autant plus que cet homme, c’est un homme que tout le monde connaît : c’est un collecteur d’impôts, haï et détesté dans la ville de Jéricho. C’est cet homme-là que Jésus, mal habillé, interpelle : il se fait inviter chez lui, qui est riche et bien habillé.
Le plus étonnant, c’est que Zachée accepte cette invitation sans hésitation.
Jésus, lui aussi, nous force parfois la main.
Il nous met parfois dans des situations inattendues et c’est à nous de réagir pour la vie ou pour la mort.Cela peut être à la suite d’un grave accident ou d’une catastrophe chez notre conjoint ou notre enfant. Il faut réagir ou se laisser abattre. Zachée a choisi la vie : il rendra au quadruple tout ce qu’il a volé et il va donner la moitié de ses biens. La maladie de notre conjoint ou la catastrophe qui frappe notre enfant nous oblige à renoncer à nos vacances ou à d’autres beaux projets. Il faut courir au plus pressé et abandonner une petite vie tranquille.
C’est ce que Joseph a connu alors qu’il devait s’installer avec Marie. À sa stupeur, il a vu qu’elle était enceinte. Il aurait pu crier au scandale et venger son honneur blessé. Il a fait beaucoup plus que cela : il a accepté Marie telle qu’elle était, dans son état chargé de honte. Il a fait confiance à l’appel de Dieu, à la vision de l’ange apparu en songe. C’était bien peu de choses, ce n’était pas du solide, mais c’était pourtant un appel.
De pareilles choses peuvent nous arriver. À l’âge de la retraite, pourrons-nous nous habituer à vivre toute la journée avec notre conjoint ? Quand les enfants seront partis, comment vivrons-nous à deux, tout seuls, dans une maison devenue trop grande et bien vide ? Cela demande une profonde conversion du coeur et de l’esprit, un nouvel effort de patience et d’apprentissage.