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Répertoire
Philippe Henne
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7ème dimanche de Pâques

« Que tous soient un »

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Crédit photo : iStock

Voici une bien étrange période. Nous voici entre l’Ascension et la Pentecôte. Et pour nous préparer à recevoir le Saint-Esprit, l’Évangile d’aujourd’hui nous parle de l’unité. C’est un peu étonnant, mais cela correspond tout d’abord à un de nos rêves les plus profonds : vivre en paix les uns avec les autres, et même vivre unis les uns aux autres.

Mais cela peut faire peur. On a peur que cette unité ne soit finalement que la destruction de notre individualité. On veut bien former un groupe, être unis, mais on ne veut pas disparaître dans la masse, on ne veut pas être dilué dans un sorte de magma informe. On veut tous garder notre identité, notre individualité. Et on a bien raison de penser ainsi. Il n’y a rien de laid et de plus horrible que les dictatures qui veulent réduire tous les individus à des robots bien obéissants, tous habillés de la même façon.

C’est pour cela que Jésus précise : « que tous soient un comme le Père et moi, nous sommes un. » Le Fils reste le Fils et le Père reste le Père. Ce ne sont pas deux personnes qui fusionnent, mais deux personnes qui collaborent au même plan, le salut de tous les hommes. Le Père reste dans les cieux et porte son Fils par la puissance de son Esprit. Il existe entre eux une telle connivence que le Fils ne souhaite qu’une chose, c’est que nous connaissions ce même bonheur. Jésus voudrait que « le monde sache que tu les as aimés comme tu m’as aimé. »


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Crédit photo : op.org

Et nous avons ces jours-ci un magnifique exemple de cette unité célébrée dans toute l’Église. Notre nouveau pape est un homme de paix et d’unité. Il n’est pas là pour nous diriger d’une main de fer, mais pour prier avec nous, comme les apôtres l’ont fait au cénacle après l’ascension de Jésus-Christ. Les apôtres auraient pu se lamenter, en se sentant seuls et abandonnés, mais ils ont eu la bonne réaction : ils sont restés ensemble et ils ont prié. Ils n’ont pas commencé à s’insulter l’un l’autre, en se traitant de traîtres et de couards, ce qu’ils ont été. Ils ont retrouvé la plus belle chose qui les unissait et qui les grandissait : celle de connaître le Christ et de vouloir lui être agréable.

Et c’est le grand défi qui nous est lancé aujourd’hui. Ce n’est pas celui de lancer de grandes idées et de grandes réformes, mais celui de travailler ensemble à l’amélioration de la vie de notre paroisse. Il y a déjà de belles choses qui existent. Il suffit d’apporter chacun nos compétences pour réaliser une oeuvre de bonté et de qualité dans notre vie de tous les jours. Jésus n’a pas choisi des experts pour qu’ils deviennent ses disciples. Il a pris des gens très différents, un pêcheur comme Pierre, un percepteur d’impôts comme Matthieu. Tous avaient un tempérament différent : saint Jean était le plus doux, Jacques était le « fils du tonnerre », mais tous sont restés unis autour de la Vierge Marie pour prier et pour rendre grâces à Dieu pour ces belles années passées avec Jésus. Nous aussi, aujourd’hui, rendons grâces à Dieu pour toutes les merveilles qu’il a faites dans notre paroisse et qu’il fait maintenant dans notre Église avec notre nouveau pape. Nous pourrons alors recevoir l’Esprit lors de la fête de la Pentecôte.

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Crédit photo : Lawrence Lew op