Voici une bien étrange période. Nous voici entre l’Ascension et la Pentecôte. Et pour nous préparer à recevoir le Saint-Esprit, l’Évangile d’aujourd’hui nous parle de l’unité. C’est un peu étonnant, mais cela correspond tout d’abord à un de nos rêves les plus profonds : vivre en paix les uns avec les autres, et même vivre unis les uns aux autres.
Mais cela peut faire peur. On a peur que cette unité ne soit finalement que la destruction de notre individualité. On veut bien former un groupe, être unis, mais on ne veut pas disparaître dans la masse, on ne veut pas être dilué dans un sorte de magma informe. On veut tous garder notre identité, notre individualité. Et on a bien raison de penser ainsi. Il n’y a rien de laid et de plus horrible que les dictatures qui veulent réduire tous les individus à des robots bien obéissants, tous habillés de la même façon.
C’est pour cela que Jésus précise : « que tous soient un comme le Père et moi, nous sommes un. » Le Fils reste le Fils et le Père reste le Père. Ce ne sont pas deux personnes qui fusionnent, mais deux personnes qui collaborent au même plan, le salut de tous les hommes. Le Père reste dans les cieux et porte son Fils par la puissance de son Esprit. Il existe entre eux une telle connivence que le Fils ne souhaite qu’une chose, c’est que nous connaissions ce même bonheur. Jésus voudrait que « le monde sache que tu les as aimés comme tu m’as aimé. »