Exaltation de la croix.
Cette fête rappelle la découverte de la croix du Christ à Jérusalem par la mère de l’empereur Constantin. C’était juste après les persécutions. Les chrétiens avaient reçu la permission et la possibilité de faire des recherches sur le Golgotha, lieu de la mort et de la résurrection du Christ. C’est ainsi que le bois de la croix aurait été retrouvé. Mais pourquoi célébrer ce sinistre instrument de torture et surtout pourquoi parler de l’exaltation de la croix ? Comment peut-on parler de la gloire pour un instrument aussi horrible ?
Il y a tout d’abord une triste façon de méditer ce mystère : ce serait de le faire en culpabilisant les croyants, en leur disant : « Voyez comme vous faites souffrir le Christ. Vos fautes et vos péchés sont comme les clous qui ont transpercé les mains et les pieds du Christ. C’est vous, pécheurs, qui enfoncez ces clous dans sa chair. » On connaît des crucifix où on voit Jésus véritablement pendu à la croix, avec les bras dressés vers le haut. Le corps du Christ est alors présenté comme décharné et son visage exprime toute la torture qu’il subit.
Non ! On ne peut pas admettre une telle façon de parler du mystère de notre salut. Oui, le Christ a souffert sur la croix, mais il a traversé toute cette épreuve comme il a traversé toute sa vie humaine comme illuminé de l’intérieur par la grâce et l’amour de Dieu.
C’est pour cela qu’on célèbre la croix glorieuse quarante jours après la fête de la Transfiguration.
C’est parce qu’on ne peut pas comprendre la croix du Christ sans la lumière de cette apparition.
La transfiguration n’est pas simplement un beau miracle où Jésus parle avec Moïse et Élie. C’est surtout la manifestation de la véritable nature de son corps quand il sera ressuscité. Il sera pleinement illuminé de l’intérieur par la grâce de Dieu.