Pentecôte

L’Esprit Saint, c’est qui ? Voilà ce que l’on a envie de dire quand on parle de cette troisième personne de la Trinité. Quand on parle du Père, on peut voir qui c’est. Non pas nécessairement un vieil barbu, mais l’auteur et le créateur de l’univers. Quand on parle du Fils, c’est plus facile. Il est venu sur terre. Il a parlé aux hommes. Il s’est fait semblable à nous. Mais l’Esprit Saint, à qui, à quoi peut-il bien ressembler ?

Il y a pourtant une petite voie, pas trop compliquée, pour s’approcher de ce mystère : c’est l’ambiance dans une famille.

J’ai été chef scout à Soignies et j’ai pu faire le tour des parents. Il s’agissait de les rencontrer les parents et de parler de leurs attentes pour les activités scoutes à venir. Et c’était impressionnant de voir et de sentir les différences entres les maisonnées. Les unes étaient bien propres et bien organisées. Les autres étaient plus agitées et plus chaleureuses. À quoi cela pouvait-il bien tenir et comment expliquer ces petites différences qui pourtant permettent à certaines familles d’être accueillantes et à d’autres d’être plus renfermées ? Je ne pourrais pas le dire, mais ce que je peux dire, c’est que l’Esprit Saint, c’est peut-être un peu cela :

une ambiance à la fois vivante et chaleureuse.

Cela ne vient pas de nulle part. Cela vient de l’amour que les parents ont l’un pour l’autre, et aussi de la façon dont ils vivent cet amour avec leurs enfants. C’est sans doute pour cela que le credo dit que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. Le souffle de l’Esprit ne vient pas du Père tout seul, il vient du Père et du Fils, car il est l’expression, la réalisation de cet amour qui les unit, un peu comme dans une famille. La chaleur du foyer vient tout d’abord de la qualité de l’amour des parents, et cela rejaillit sur les enfants.

Il en est peut-être un peu de même pour l’Église et pour notre communauté paroissiale. La qualité de notre liturgie, de notre messe du dimanche ne vient pas seulement de la qualité du prêtre et de ses homélies. Elle vient aussi de la façon dont nous vivons ce moment important de la semaine, la messe dominicale. Sommes-nous heureux de nous rencontrer et sommes-nous prêts à partager un moment ensemble ? C’est un point essentiel pour la beauté de notre liturgie.

Mais ce n’est pas nous qui créons l’Esprit Saint, c’est nous qui le recevons

avec un coeur plus ou moins ouvert à cette rencontre. C’est la plus belle chose que nous puissions recevoir le dimanche à la messe. C’est non seulement le Corps du Christ, mais c’est aussi le souffle de son amour en la personne du Saint-Esprit. C’est lui le Saint-Esprit qui sanctifie le pain et le vin. C’est lui aussi qui nous inonde par sa présence invisible, mais sensible dans l’atmosphère de nos eucharisties.

Alors aujourd’hui rendons grâces à Dieu parce qu’il est toujours auprès de nous par son eucharistie et par son Esprit. Laissons-nous aussi remplir par cette douce présence. Elle nous apporte confiance et assurance pour vivre aujourd’hui comme ses enfants bien-aimés.