Lorsqu'il s'agit de choisir quelqu'un pour un rôle important, les hommes organisent des castings ou des concours. Ils choisissent les meilleurs : les plus compétents, ceux qui possèdent déjà les qualités requises. Jésus lui-même, d'une certaine manière, a procédé à un casting pour choisir ses disciples. Mais ses critères sont radicalement différents : il ne choisit pas les meilleurs, mais ceux qui sont prêts à se donner à fond ; il ne choisit pas ceux qui sont déjà parfaits, mais ceux qui se laissent transformer ; il ne choisit pas ceux qui ont les compétences, mais ceux qui les forment. Il ne recherche pas des CV impeccables, mais des cœurs enflammés de passion, désireux de cheminer avec lui. C'est pourquoi son casting est ouvert à tous. Personne n'est exclu. Et il pose deux questions, les mêmes qu'à Pierre.
La première est celle entendue dans l'Évangile de cette solennité : « Mais pour vous, qui suis-je ? », c'est la profession de foi. La seconde, répétée trois fois à Pierre : « M'aimes-tu ? », c'est la profession d'amour. Maintenant, permettez-moi une hypothèse (je vous la dis à voix basse… ne le dites pas à mes supérieurs, sinon ils me vireront !) : et si Jésus avait choisi Pierre précisément parce qu'il l'avait renié ? Oui, exactement. Parce que Pierre avait vécu l'expérience la plus profonde et la plus transformatrice : celle du pardon. Après avoir touché le fond, il s'est repenti et a pleuré amèrement. Et dans ces larmes, Jésus l'a relevé, l'a guéri, lui a pardonné. Jésus avait dit en une autre occasion : « Ses nombreux péchés lui sont pardonnés, parce qu'il a beaucoup aimé. Au contraire, celui à qui on pardonne peu aime peu. »