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Répertoire
Dung Pham
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Saints Pierre et Paul

Un Casting de Dieu

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Crédit photo : iStock

Lorsqu'il s'agit de choisir quelqu'un pour un rôle important, les hommes organisent des castings ou des concours. Ils choisissent les meilleurs : les plus compétents, ceux qui possèdent déjà les qualités requises. Jésus lui-même, d'une certaine manière, a procédé à un casting pour choisir ses disciples. Mais ses critères sont radicalement différents : il ne choisit pas les meilleurs, mais ceux qui sont prêts à se donner à fond ; il ne choisit pas ceux qui sont déjà parfaits, mais ceux qui se laissent transformer ; il ne choisit pas ceux qui ont les compétences, mais ceux qui les forment. Il ne recherche pas des CV impeccables, mais des cœurs enflammés de passion, désireux de cheminer avec lui. C'est pourquoi son casting est ouvert à tous. Personne n'est exclu. Et il pose deux questions, les mêmes qu'à Pierre.

La première est celle entendue dans l'Évangile de cette solennité : « Mais pour vous, qui suis-je ? », c'est la profession de foi. La seconde, répétée trois fois à Pierre : « M'aimes-tu ? », c'est la profession d'amour. Maintenant, permettez-moi une hypothèse (je vous la dis à voix basse… ne le dites pas à mes supérieurs, sinon ils me vireront !) : et si Jésus avait choisi Pierre précisément parce qu'il l'avait renié ? Oui, exactement. Parce que Pierre avait vécu l'expérience la plus profonde et la plus transformatrice : celle du pardon. Après avoir touché le fond, il s'est repenti et a pleuré amèrement. Et dans ces larmes, Jésus l'a relevé, l'a guéri, lui a pardonné. Jésus avait dit en une autre occasion : « Ses nombreux péchés lui sont pardonnés, parce qu'il a beaucoup aimé. Au contraire, celui à qui on pardonne peu aime peu. »

Jésus a choisi Pierre précisément parce qu'après sa chute, il aimerait davantage. Et, de fait, il donnerait sa vie pour lui.

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Crédit photo : Lawrence Lew op

J'ose une autre hypothèse (et je la dis encore plus doucement) : et si Judas, après la trahison, ne s'était pas pendu, mais était retourné vers Jésus pour lui demander pardon ? Peut-être – je dis bien peut-être – lui aussi aurait pu devenir un leader. Car ceux qui tombent et sont relevés par l'Amour connaissent la profondeur du cœur de Dieu.

Seuls ceux qui aiment peuvent guider.

L'amour pour Jésus naît de la reconnaissance de la disproportion entre son propre péché et l'immensité de son pardon. Plus le péché pardonné est grand, plus l'amour qui peut en découler est incommensurable.

Et nous ? Nous préparons-nous à la « mise à mort de Jésus » ? Pierre a renié le Seigneur à trois reprises, mais il a pleuré amèrement et a aimé profondément. Il ne suffit pas d'avoir beaucoup péché : il faut beaucoup aimer, convertir le péché en amour, transformer les blessures en fentes par lesquelles pénètre la lumière.

Paul, que nous célébrons aujourd'hui avec Pierre, a lui aussi fait la même transition : de persécuteur acharné des chrétiens à amoureux du Christ. Après avoir été beaucoup pardonné, il a beaucoup aimé. Au point de donner sa vie. Tous deux ont passé la « mise à mort de Jésus ». Interrogés sur leur foi et leur amour, ils ont répondu par leur vie.

Aujourd'hui, dans son casting, Jésus vous demande aussi : « Me connais-tu ? », « M'aimes-tu ? ». Quelle est votre réponse ?

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Crédit photo : iStock