Et c’est un très beau symbole. Les célébrations de la fête de Noël commencent avec celle de la Nativité et elles se terminent par la méditation du rôle de Marie, une femme, dans l’histoire du salut. Et Marie a eu un destin bien particulier puisque, célibataire, elle s’est retrouvée enceinte. Et c’était là un bien difficile début de vie adulte. Elle a risqué la répudiation, c’est-à-dire la honte et l’exclusion. Elle a pourtant été le signe et l’agent de la réconciliation. C’est autour d’elle et de son Fils que les bergers se sont rassemblés pendant la nuit. Ces bergers étaient des êtres frustres, sans éducation et marginalisés par leur propre travail. Ils vivaient en dehors des villages et n’avaient guère la possibilité de fréquenter leurs congénères puisqu’ils étaient de jour comme de nuit à l’extérieur. A ces marginaux s’ajoutent les princes de la science et de la société. Les mages, qu’on a vite appelés rois mages, étaient des savants, reconnus pour leur science et respectés dans la société. Ils n’ont rien à voir avec des bergers. Et pourtant ce sont ainsi des êtres tellement différents qui se rassemblent auprès de la Vierge et de son Enfant. Par sa maternité, Marie et, par sa naissance, le Christ réunissent autour l’humanité tout entière.
C’est sans doute une des raisons pour lesquelles le pape Paul VI a proclamé ce premier janvier journée mondiale de la paix. Et ce pape nous donne ainsi une magnifique perspective à ce que peut être, ce que doit être la paix. Non pas simplement l’absence de guerre ou de querelle, mais la réunion de tous les hommes, que ce soit des bergers palestiniens ou des mages venus d’Orient. Et cette réunion ne se fait pas autour d’une table de négociation, ni même une table de festin, elle se fait autour d’un petit enfant et de sa mère. Marie donne son enfant à l’humanité afin que tous les hommes puissent être sauvés. Elle peut le faire parce que Dieu, en tout premier lieu, a donné Son fils à toute l’humanité afin que nous tous, nous puissions découvrir l’infinie tendresse pour chacun d’entre nous.
Marie donne ce qu’elle a reçu, son enfant. Puissions-nous, nous aussi, donner ce que nous avons reçu, la vie, l’amour de Dieu sans cesse présent dans notre vie.