Au dix-huitième siècle, les savants voulaient chasser la superstition et ne garder que la raison. Et ils avaient raison. Les hommes étaient alors bien trop souvent prisonniers de fausses croyances qui les terrorisaient et qui les empêchaient de se développer. Mais on jeté le bébé avec l’eau du bain. On a balayé tout référence à une vie spirituelle. Le ciel est maintenant vide. Il n’y a plus que la terre et le monde matériel. C’est pour cela que c’est si difficile de parler de l’âme, de parler de Dieu. Il n’y plus que des choses raisonnables que l’on peut expliquer ou démontrer. Et pourtant nous sentons spontanément que nous sommes beaucoup plus qu’un morceau de chair ou qu’un cerveau plus ou moins développé. Il suffit de se rappeler que les choses les plus importantes de notre vie, nous ne les avons pas décidées après un long raisonnement, mais sur un coup de cœur. C’est un élan de vie qui nous a poussés à nous marier ou à entrer au couvent. Notre raison a pu éclairer cette décision, mais au départ c’est un grand élan de force et d’amour. Et c’est peut-être cela qui s’est passé pour les apôtres le jour de la Pentecôte. Ils se sont rendus compte que ce Jésus avec lequel ils avaient passé tant de bons moments, il est vraiment vivant et il est vraiment Dieu et il nous aime tellement qu’il nous a tout donné, même sa propre vie. Alors devant cette découverte, ils n’ont pas pu reseter en place. Il a fallu qu’ils se lèvent et qu’ils sortent pour dire et pour crier à tout le monde que le Fils de Dieu est vraiment ressuscité. C’est toujours bouleversant de voir des hommes et des femmes qui explosent de joie et de bonheur parce qu’ils découvrent Dieu et qu’ils le disent. C’est peut-être cela aussi le Saint-Esprit : cette découverte amoureuse et émerveillée de l’amour de Dieu pour chacun d’entre nous. Alors laissons un petit grain de folie envahir notre vie et reconnaissons avec reconnaissance tout ce que Dieu a fait et fait pour nous.