Ils étaient donc tout simplement passés à côté de l'essentiel : offrir à leur enfant le don de l'Esprit Saint. Tel est également le sens de cette fête de la Pentecôte. Une des plus belles fêtes qu'il nous est donné de vivre. Aujourd'hui, nous nous rappelons que nous sommes entrés dans le temps de l'Esprit Saint. L'Esprit de Dieu est à l'½uvre en notre monde. Il est venu se poser sur chacune et chacun d'entre nous. Sa marque est le signe de la tendresse de Dieu à notre égard. Elle est comme une caresse offerte. Toute la douceur de Dieu vient se poser au bord de notre coeur pour y apposer son don merveilleux. Au plus intime de nous, là où se noue en nous notre humanité et notre divinité, l'Esprit de Dieu est venu s'établir. Il ouvre notre c½ur et illumine notre regard pour que nous puissions, là où nous en sommes dans notre vie, devenir de véritables témoins de sa présence. Par l'événement de la Pentecôte, toutes et tous, nous sommes l'Esprit de Dieu à l'oeuvre en notre monde. Et ce qui étonne parfois, alors que lorsque nous sommes confrontés à l'expérience douloureuse de la maladie, du deuil, de la trahison, au-delà d'un sentiment de silence divin, l'Esprit Saint est extrêmement bruyant. Il est le chahuteur de Dieu. Il crie à pleins poumons et nous fait ainsi découvrir que Dieu n'est point muet mais bien plus présent que nous aurions pu l'imaginer. Il est à nos côtés par le biais de tous ces humains que nous croisons et qui nous portent à leur manière, sans bruit avec pour seule raison, l'amour d'amitié qui nous lie. La Pentecôte nous fait ainsi prendre conscience qu'au plus profond de notre solitude, que face à l'immensité du mystère de la vie qui nous étreint, nous ne serons plus jamais seuls. Dieu ne nous a pas abandonné. Nous ne vivrons jamais plus le cri du Fils de Dieu sur le bois de la Croix. Nous sommes baignés dans la lumière d'une présence divine qui n'arrête jamais de se dévoiler à nous dans le regard de l'autre. Tel est le paradoxe de la Pentecôte. Dieu est venu inhabité en moi tout comme il a choisi de venir demeurer en toute créature humaine. Ne levons plus les yeux au Ciel pour tenter de le rencontrer mais plutôt posons notre regard dans notre coeur. Il est là, en nous. Il nous suffit de partir à sa rencontre pour le découvrir et nous laisser interpellé par cette présence toute intérieure qui ne cherche qu'à se dévoiler à nous pour que nous puissions toujours mieux être dignes de partir à la rencontre de celles et ceux qu'il mettra sur notre route. Et ce qu'il y a merveilleux dans cette prise de conscience de la divinité au c½ur de notre humanité, c'est de découvrir une nouvelle fois que l'Esprit jamais ne s'endort. Il est toujours en éveil, prêt à bondir, à rebondir lorsque nous nous faisons proches de lui. En termes contemporains, je dirais même qu'il suffit de l'appeler en utilisant le GSM de notre coeur. Et le plus étonnant, c'est que sa ligne n'est jamais occupée. Il répond toujours. Il suffit de composer son numéro privé. Certains d'entre vous me diront peut-être : « mais je n'ai jamais trouvé le numéro privé de Dieu pour pouvoir lui parler directement ». En ce jour de la fête de la Pentecôte, une fois encore Dieu nous révèle le code qui nous permet de lui parler directement non plus en tête à tête mais en coeur à coeur. Alors, pour composer le numéro de Dieu et pour échanger avec lui tout ce qui nous épanouit ou nous tracasse, pour lui demander les forces nécessaires pour affronter les affres de la vie, pour rendre grâce des signes de tendresse qu'il nous transmet par le biais de celles et ceux qui se sont fait proches de nous, en primeur, ce matin, il nous donne son code d'accès : il suffit tout simplement, tout tendrement, de dire : au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, Amen. Et sa voix d'amour nous répond toujours. Heureuse fête de Pentecôte,
Amen.
Pentecôte
Dans un petit village, un brave curé prépare durant des semaines un couple au baptême de leur bébé. Très consciencieusement, tout y passe, les explications, les saints patrons, les différentes phases de la liturgie. Il est vraiment heureux de voir comment ce jeune couple s'est impliqué dans la préparation. Ah, s'ils pouvaient tous être comme cela, se disait-il. Le jour du baptême, à l'heure prévue pour la célébration, notre brave curé attend 5 ,10, 20, 30 minutes ... Au bout d'une heure sans voir personne il se résigne à fermer son église et à rentrer chez lui. Il ne comprend pas pourquoi ils ne sont pas venus. Durant la semaine, il croise la maman au marché. Désireux de savoir ce qui s'est passé, il l'aborde : -Et alors, ce baptême ? Oh Monsieur le curé, ça a été très réussi, le buffet était délicieux, les invités étaient heureux, le bébé était tout joyeux... Vraiment une journée super que nous ne sommes pas prêts d'oublier et ... La bonne dame s'interrompt, pousse un cri : - Oh zut ! On a complètement oublié d'aller à l'église.