Et c’est alors qu’on peut mieux comprendre ce que c’est que, pour nous, la Trinité : c’est avant tout et surtout une force d’amour qui existe entre eux trois. Dieu n’est pas seul. Ce n’est pas un dieu solitaire, perdu sur son nuage avec rien ni personne autour de lui. C’est quelqu’un qui connaît déjà et depuis toujours une histoire d’amour. Le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont heureux d’être ensemble. On ne sait pas très bien comment, mais c’est comme cela et c’est Jésus qui nous l’a dit et qui nous le répète tout le temps.

C’est pour cela que c’est parfois mieux de se dire que nous allons vers le Père, par le Fils grâce à l’Esprit. Ce sont trois personnes différentes qui ont chacun un rôle particulier dans notre vie. Le Père, c’est le but ultime. Pourquoi ? Parce que c’est lui qui est la source de toute vie, c’est même l’origine du Fils. Le Fils, c’est celui qui vient nous chercher et qui nous guide sur les chemins de la vie. C’est à la fois un ami, un compagnon de voyage et surtout un confident parce qu’il sait bien ce que c’est que la vie humaine. Lui aussi, il l’a vécue dans ses petits moments comme dans toutes ces grandes difficultés. Il a eu mal aux pieds, il a eu soif, il a eu faim, et surtout il a eu mal, et même très mal puisqu’il est mort sur la croix. Et le Saint-Esprit, c’est un peu comme la sève dans un arbre. On en avait parlé la fois dernière, pour la fête de la Pentecôte. Le Saint-Esprit, c’est la force que nous recevons à la naissance, qui permet à l’enfant de se redresser et de se tenir droit. Mais c’est aussi la grâce que nous avons reçue au baptême et que nous recevons à chaque communion. Cela ne se voit pas. Cela ne se sent pas, mais c’est comme la chaleur et la lumière du soleil. Si on garde les portes et les fenêtres fermées, rien ne peut pénétrer dans notre cœur, dans notre vie. Si nous ouvrons les portes de notre demeure intérieure, nous pouvons recevoir cette grâce. C’est comme avec son conjoint, son voisin, ou ses enfants, si on n’ouvre pas les oreilles et les yeux de notre cœur, on ne voit rien d’autre que quelqu’un qui peut nous déranger.

C’est incroyable, mais c’est ce qui s’est passé au Moyen Âge. Il y avait une jeune fille, Catherine de Sienne, qui a écrit de très belles prières pour la Trinité, tout simplement parce qu’elle trouvait cela tellement beau de contempler la vie d’amour qui existe entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit. C’est comme pour nous quand nous regardons un vieux couple qui partage encore des petites confidences et des petites attentions. C’est beau, c’est touchant, c’est rayonnant parce que l’amour, c’est toujours fécond et que nous sommes le fruit de cet amour qui existe à l’intérieur de la Trinité. Les fruits de l’amour, quel beau titre pour chacun d’entre nous.