Dans notre culture, la fierté est souvent associée à l'arrogance, à la vanité. Pourtant, je crois qu'il y a de nombreuses fiertés qui ont leur raison d'être. Prenons par exemple : la fierté des parents lorsque leurs enfants réussissent à l'école ou s'épanouissent dans la vie, la fierté de l'artiste face à sa dernière oeuvre, la fierté du cuisinier lorsque son plat est un succès tant pour les yeux que pour le palais, la fierté de tout être humain lorsqu'il atteint un de ses objectifs. S'il en est ainsi, redonnons à la fierté toute ses lettres de noblesse lorsqu'elle est vécue non pas par rapport à nous mais plutôt vis-à-vis de ce que nous avons réalisé. Pourquoi, tout simplement, parce qu'en cette nuit de Noël, nous célébrons une autre fierté : la fierté divine. Oui, Dieu est fier et il peut l'être. Il est fier car il réalise son plus vieux rêve, un rêve complètement fou : celui de devenir l'un des nôtres. Même si parfois il peut regretter certains de nos actes, il aime toutefois ce que nous sommes devenus. En effet, il y a un peu plus de quinze milliards d'années, alors que Dieu venait d'initier la vie en créant notre monde, il s'est mis à rêver parce que Dieu avait compris qu'il n'est pas possible de vivre même éternellement sans avoir de rêves. Tout était là, à sa disposition. Il lui suffisait de trouver le bon moment c'est-à-dire l'époque où les êtres humains seraient capables d'entendre et de comprendre ce que Dieu avait rêvé pour chacune et chacun de nous. Et Dieu s'est fait patient, très patient. Il a attendu plus ou moins quatorze milliards neuf cent nonante neuf millions, neuf cent nonante huit mille années pour devenir l'un des nôtres. Dieu a donc pris son temps mais il est vrai que pour lui le temps est sans doute moins long puisqu'il n'est qu'un instant dans le temps de l'éternité.