Mais pourquoi saint Luc s'encombre-t-il l'esprit et donc le nôtre également de tant de détails tout à fait insignifiants. Ces derniers ne semblent rien apporter au récit : l'an 15, Pilate, Tibère, Hérode, Philippe, Traconitide, j'en passe et des meilleures. Il avait peut-être le goût de l'histoire mais quand même. Il y a moyen de prendre des chemins nettement plus rapides pour aller droit au but. Le message est très simple, juste une phrase, une petite phrase, la dernière : « et tout homme verra le salut de Dieu ». Il ne fallait rien dire de plus, tout est résumé en ces quelques mots. Ils se suffisent eux-mêmes. Oui, mais si nous n'avions pas eu tous ces petits détails en introduction aurions-nous pu nous préparer à recevoir une telle bonne nouvelle ? C'est un peu comme si on lisait l'évangile en commençant la célébration. D'abord, il y aurait tous ceux qui l'auraient manqué parce que leurs montres n'indiquaient pas la bonne heure ou que la nôtre avançait, et seraient arrivés en retard, puis il y a tous les autres, qui n'auraient pas eu le temps d'entrer dans un tel texte sans aucune rupture avec ce qu'ils faisaient avant.